In Memoriam Rita Letendre 1928-2021

Nov. 22, 2021

Montréal, le 22 novembre 2021 - C’est avec une immense tristesse que nous devons annoncer le décès de l’artiste-peintre Rita Letendre, survenu samedi le 20 novembre 2021 en soirée, à Toronto, après une longue maladie.

Cette femme exceptionnelle, née à Drummondville en 1928, a connu une carrière remarquable entre Montréal, Paris, Tel Aviv, New-York, Los Angeles et Toronto. Toute jeune, elle étudie à l’École des Beaux-Arts de Montréal à la fin des années 1940, et c’est sous la tutelle de Paul-Émile Borduas et auprès du groupe des Automatistes qu’elle prendra son essor au début des années 1950.

Femme déterminée, elle n’hésitera pas à se construire une place au sein des mouvements d’avant-garde du Québec tout au long des années 1950, bravant les conditions difficiles de son temps, surtout en tant que femme peintre et mère célibataire; elle donnera naissance à un fils unique, Jacques, en 1948. Rita Letendre a toujours affirmé avec véhémence son individualité en tant que femme, que peintre, sans jamais accepter aucune limite à ses ambitions et à ses rêves artistiques. 

D’expositions de groupe à artiste reconnue ayant droit à ses expositions personnelles dès le milieu de la décennie 1950, elle gagnera le cœur des collectionneurs et retiendra l’attention des musées. Ceux-ci réuniront d’importantes collections de ses œuvres peintes dans les années 1960, notamment, et surtout, celles qui auront marqué sa carrière dès le début des années 1970, soit ces immenses compositions aux faisceaux de couleur qui deviendront sa signature emblématique et qui la verront réaliser de très nombreuses œuvres publiques.

Mariée au sculpteur israélien Kosso Elloul (1920-1995), le couple occupera l’avant-scène du milieu artistique de Toronto, où madame Letendre réalisera plusieurs murales peintes sur les surfaces extérieures d’édifices du centre-ville. Notons, surtout, en 1978, le plafond de la station de métro Glencairn, créant l’œuvre « Joy », un vitrail peint à l’aérosol et mesurant 55 mètres de longueur.

Le retour à la peinture de chevalet à l’huile appliquée au pinceau, à la fin des années 1980, la verra produire un ensemble de toiles et de dessins au pastel d’une grande singularité, sorte de retour à la peinture qui avait fait sa réputation dans les années 1960, avec la maturité d’une artiste à la carrière internationale.

Parmi les honneurs qui lui ont été faits, notons l’Ordre national du Québec, l’Ordre du Canada, l’Académie royale des arts du Canada et le prix Paul-Émile-Borduas.

Photo: Gaby, 1967