Louis-Philippe Côté

Rien et toi
6 novembre 2021 au 24 décembre 2021

Rien et toi réunit les peintures récentes de Louis-Philippe Côté, parmi les plus abstraites que l’artiste ait réalisées jusqu’à maintenant. Composée de deux corpus, l’exposition montre les nouvelles voies empruntées au cours des dernières années. Côté y explore de manière très différente l’intériorité des sentiments et des souvenirs, comme en témoignent les titres de certaines œuvres : Vermont ou encore Terrain d’athlétisme. Son travail actuel manifeste un basculement du regard, passé « d’un état d’observation extérieur à un état d’observation intérieur[1] ». L’artiste ne se situe plus dans une réflexion élargie sur le flot d’images et d’informations inondant tous les aspects de la société; il s’est recentré sur un monde sensoriel et intuitif, fruit d’une démarche et d’une exécution plus instinctives, spontanées, plus introspectives aussi. Un ensemble de trois toiles, intitulé Les temps intérieurs,fait également partie de l’exposition : résolument plus figuratives, ces œuvres sont inspirées, entre autres, du cinéma d’Éric Rohmer.

Ne tenant rien pour acquis, Côté ne cesse d’explorer et d’interroger les possibilités du médium pictural et ses limites intrinsèques. À l’image d’un laboratoire en constante évolution, sa peinture établit des ponts avec d’autres corpus antérieurs, notamment la série Flux-Schizo (2010) ou encore Repli (2017), qui comportent quelques similitudes formelles. La palette de couleurs renforce cette parenté, tantôt fauve, tantôt acidulée, mais le contenu diffère. Toutefois, la cohérence de son travail persiste dans la touche, où l’on devine les multiples passages de pinceaux et de brosses.

Louis-Philippe Côté explique qu’« au départ, la peinture émane d’une pensée causée par une rencontre. Loin de résulter entièrement de ce phénomène-là, la peinture réside davantage dans l’aboutissement d’une pulsion. Peindre, c’est être réceptif aux surgissements, et la limite de cette progression se situe au moment où la certitude persiste ».


[1] Citation de Louis-Philipe Côté tirée d’une entrevue de l’artiste avec Gabrielle Desgagné-Duclos, Vie des Arts, no 259, été 2020.

image: Terrain d’athlétisme, 2021, huile sur lin, 162 x 130 cm

À propos de l'artiste

Né en 1976 à La Pocatière, Louis-Philippe Côté vit et travaille à Montréal. Il est titulaire d'un baccalauréat en peinture et dessin de l'Université Concordia (Montréal) et d'une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l'UQAM, dirigée par David Tomas.

Depuis 1996, il s'intéresse à la colonisation par la machine, aux techniques de montage précognitif et à la littérature d'anticipation. Il aborde à travers différents projets les questions d'espace, de système, de violence et de contrôle. À partir de 2015, parallèlement à ces préoccupations théoriques et philosophiques, Côté entame une transition progressive vers une peinture réduite à aborder le monde des sensations. Plus que jamais, il cherche dans l’acte de peindre un état d’esprit, une complexité imprévisible et une nécessité toujours plus profonde. Faisant face à l’incertitude de ce qu’il voit, Côté fait surgir au moyen de la peinture une intériorité existentialiste et métamorphosée du monde.

Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions individuelles et collectives, notamment à la Maison des arts de Laval en 2019, au Musée d’art contemporain de Montréal en 2014, à la Galerie de l’UQAM et au Musée régional de Rimouski en 2013, à la Galerie Leonard & Bina Ellen en 2012, et à la Galerie Simon Blais qui le représente depuis 2013.

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