Vernissage le mercredi 23 avril à 17h.
«Le temps du geste» est un survol inédit de l’œuvre picturale de Françoise Sullivan. Sa carrière artistique ayant débuté tôt autour de 1940, c’est à partir de 1980 qu’elle s’adonne essentiellement à la peinture. Depuis, l’artiste continue à créer sans relâche, à se réinventer et à explorer diverses techniques.
« C’est bien d’avoir une idée pour commencer. Mais les meilleurs tableaux se font quand on est à l’écoute. » — Citée par Annie Gérin dans « Françoise Sullivan. Sa vie et son œuvre », Institut de l’art canadien, 2018.
Cet accrochage offre une nouvelle perspective sur l’œuvre de cette artiste incontournable. L’étendue de sa production ne cesse de surprendre. On y trouve des thèmes emblématiques tels que les monochromes rouges, un «Damier», un «Proportio», une toile de la série «Arundel» ou encore la série «Aedh» qui fait allusion à une ancienne divinité celtique liée au feu et au monde souterrain.
Les divers corpus interagissent et se répondent mutuellement. Certaines œuvres, comme les aquarelles, ont été réalisées autour de 1996 lors de son séjour dans le Péloponnèse et n’ont guère été présentées au public. L’artiste présente également de nouvelles toiles datant de la dernière année. Ces nouvelles associations d’œuvres permettent d’apprécier le talent de coloriste de Françoise Sullivan.
Son importance dans l’histoire de l’art au Québec et au Canada n’est plus à défendre. Ici, il s’agit plutôt de savourer la touche, le geste, les nuances de couleurs qui caractérisent sa production et de la redécouvrir à travers un regard nouveau.
Notes biographiques
Ayant reçu sa formation première à l’École des beaux-arts, Françoise Sullivan a fait partie des membres fondateurs de l’Automatisme, mouvement avant-gardiste, aux côtés de Paul-Émile Borduas et de Jean Paul Riopelle, et dont elle signa en 1948 le manifeste «Refus global», auquel fut annexé le texte intégral de sa célèbre conférence, «La danse et l’espoir». Dans les années 1960, elle devient sculpteure, puis dans les années 1970, artiste conceptuelle. C’est dans les années 1980 que Françoise Sullivan revient définitivement à la peinture.
Enseignante au Département des Beaux-Arts de l’Université Concordia de Montréal pendant plus de 30 ans, Françoise Sullivan a remporté le prix Paul-Émile-Borduas en 1987 et le prix de la Fondation Gershon Iskowitz en 2008. Elle est membre de la Société royale du Canada, de l’Ordre de Montréal, de l’Ordre du Québec et de l’Ordre du Canada.
Ses œuvres ont fait partie de nombreuses expositions collectives, notamment à la Tate Modern de Londres et le Metropolitan Museum of Art de New York («Surrealism Beyond Borders», 2021-2022), mais aussi dans d’autres institutions prestigieuses situées au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Asie. Des rétrospectives lui ont récemment été consacrées au Musée d’art contemporain de Montréal (2018) et au Musée des beaux-arts de Montréal (2023). En 2023, la plus grande murale jamais réalisée à Montréal est inaugurée et lui rend hommage («Les damiers», MU).